Enlève tes souliers crottés, Pends donc ton écharpe au vestiaire, Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire. Ton problème, est-il résolu ? Et la carte de l’Angleterre, Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le temps de bercer Un tout petit peu ma poupée, De rêver, assise par terre, Devant mes châteaux de nuées ?
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Un peu de l’air de mes vacances Que j’ai enfermé par prudence. Je l’ouvre ! Fermez bien la porte
Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l’odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,
Les arômes de la forêt… Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie :
En capuchon noir et pointu, Le « moyen », le « bon », le « passable » Vont à galoches que veux-tu Vers leur école intarissable.
Ils ont dans leur plumier des gommes Et des hannetons du matin, Dans leurs poches, du pain, des pommes, Des billes, ô précieux butin Gagné sur d’autres petits hommes.
Ils ont la ruse et la paresse « Mais l’innocence et la fraicheur » Près d’eux les filles ont des tresses Et des yeux bleus couleur de fleur Et des vraies fleurs pour la maitresse.
Mais les voilà tous à s’assoir …
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Le tableau s’ennuie ; Et les araignées Dit-on, étudient La géométrie Pour améliorer L’étoile des toiles : Toiles d’araignées, Bien évidemment.
L’école est fermée Les souris s’instruisent, Les papillons lisent, Les pupitres luisent, Ainsi que les bancs.
L’école est fermée Mais si l’on écoute Au fond du silence, Les enfants sont là Qui parlent tout bas
Et dans la lumière Des grains de poussière, Ils revivent toute, L’année qui passa,
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Sur le chemin de l’école Les crayons de couleur Sautent du cartable Pour dessiner des fleurs.
Les lettres font la fête Debout sur les cahiers. Elles chantent à tue-tête L’alphabet des écoliers.
Ciseaux et gommes Sèment la zizanie, Ils laissent sur la route Tout un tas de confettis.
Entends-tu, ce matin, Le chahut sur le chemin ?
Ecrire c'est jouer
J'écris le soleil J'écris les étoiles J'invente des merveilles Et des bateaux à voiles.
Ecrire c'est rêver
J'écris pour toi J'écris pour moi J'écris pour ceux qui liront Et pour ceux qui ne liront pas.
Ecrire c'est aimer
J'écris pour ceux d'ici Ou pour ceux qui sont loin Pour les gens d'aujourd'hui Et pour ceux de demain.
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Le village a voilé
Le nuage a cachés Son soleil en détresse.
Les écoliers grelottent Dans la cour de l’école, Ils ont la mine pâlotte Et les jambes qui flageolent.
T’out courbés sous le poids De cartables géants, Ils promènent cent fois Leur lourd sac de tourments.
Car revoilà le temps Où l’oiseau envolé Re-volète dans le rang
Pendant les récréations ? Le rouge dessine une souris, Le vert un soleil, Le bleu dessine un radis, Le gris une groseille, Le noir qui n’a pas d’idée, Fait de gros pâtés.
Voilà les jeux des crayons
A la petite cuillère. J’ai mis plein de mauvaise humeur Sur ma tartine de beurre.
Toute la journée, Je l’ai passée à grogner, A donner des coups de pieds, Et à dire : « C’est bien fait ! ».
Mais maintenant, ça suffit, J’ai envie que ce soit fini. Et avant d’aller me coucher, Je voudrais vous apporter Une salade de baisers Bien frais, bien doux, bien sucrés. C’est très facile à préparer.
Elle va légère Comme une bergère.
Elle suit la ronde Des dames du bois, Elle suit la ronde
On croirait voir une fée Qui trottine en fin sabots.
« Où vas-tu, Chaperon rouge, Gazouillant comme un oiseau ? » « Je m’en vais bien loin, seulette Sous l’ombrage murmurant, Et je porte une galette
J’ai un caillou Dans mon soulier Qui me fait mal, Très mal au pied.
J’ai un caillou Dans mon soulier Mais tant pis si J’ai mal au pied.
J’ai voyez-vous, Beaucoup trop peur Que le caillou
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Je veux vous dire mon désir De vous faire à tous deux plaisir. Mais je bredouille un peu… C’est bête !
Voici mon petit compliment. Je jure d’être toujours sage… Toujours… Hum ! Je n’ai que mon âge. Pourrais-je tenir mon serment ?
Car, rester tout le temps docile, Ne pas faire ce qu’on défend, Quelquefois, quand on est enfant, C’est une chose difficile.
Non ! J’aime mieux ne pas jurer. Toujours sage ? Oh ! Je le souhaite, Mais je crains ma mauvaise tête… Toujours sage ? … Eh bien ! J’essaierai.
Chers parents, acceptez, de grâce, Ce pauvre petit compliment… Merci papa ! Merci maman !
Toi qui me fais bondir Sur tes genoux Comme un chamois, Que pourrais-je te dire Que tu ne sais déjà ? Il fait si doux Quand ton sourire Eclaire tout Sous notre toit. Je me sens fort, je me sens roi,
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Et, dans tes yeux d’enfant, Le monde tient à l’aise.
Ta chanson est pareille Au bouleau argenté Que le matin couronne D’un murmure d’abeilles.
Tu sens bon la lavande, La cannelle et le lait ; Ton cœur candide et frais Parfume la maison.
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J’ai cueilli trois fleurs des champs, Mais la plus jolie que j’aime tant, La plus jolie, c’est pour maman.
J’ai trouvé trois beaux cailloux blancs. Mais le plus joli que j’aime tant, Le plus joli, c’est pour maman.
Et j’ai aussi trois beaux rubans, Mais le plus joli que j’aime tant, Le plus joli, c’est pour maman.
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Quand vous m’ennuyez, je m’éclipse, Et loin de votre apocalypse, Je navigue, pour visiter La Mer de la Tranquillité.
Vous tempêtez ? Je n’entends rien. Sans bruit, au fond du ciel je glisse. Les étoiles sont mes complices. J’e mange un croissant. Je suis bien.
Vous pouvez toujours vous fâcher, Je suis si loin de vos rancunes ! Inutile de me chercher :
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Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière, Les arbres chantent au verger, Et les graines du potager Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai ! Cloches naïves du muguet !
Les yeux brillants, l’âme légère, Les fillettes s’en vont au bois Rejoindre les fées qui, déjà, Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
3
Il avait mauvaise mine Une langue de vipère Un nez de fouine Des oreilles de cocker Des dents de loup Des yeux de mouche Mais surtout Une bouche d’égout. C’est pourquoi
Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta.
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