Chant des marais

1. Loin dans l’infini s’étendent

Les grands prés marécageux.

Pas un seul oiseau ne chante

Dans les arbres secs et creux.

R. O terre de détresse

Où nous devons sans cesse

Piocher, piocher ! (bis)

2. Dans ce camp morne et sauvage

Entouré de murs de fer

Il nous semble vivre en cage,

Au milieu d’un grand désert.

3. Bruits de chaînes, bruits des armes

Sentinelles jour et nuit

Des cris, des pleurs et des larmes,

La mort pour celui qui fuit.

4. Mais un jour, dans notre vie,

Le printemps refleurira.

Libre, alors ô ma Patrie,

Je dirai : tu es à moi !

R. O terre d’allégresse

Où nous pourrons sans cesse

Aimer, aimer !

"Car en effet, depuis 1945, tout se passe sur cette planète comme si notre expérience de la souffrance et de la mort partagée n'avait servi à rien.  Depuis 1945, il ne se passe pas un jour sans que « quelque lanière ne zèbre le dos d'un esclave". Est-ce qu'au moment même où vous lisez ces lignes, lecteur, cela n'existe pas ? et à vous qui demandiez lors du retour des camps "Comment était-ce là-bas ?", est-il impossible que vous ne vous posiez pas à nouveau cette simple question ? "Comment est-ce que ça peut se passer là-bas" ? Un là-bas que vous pouvez situer indifféremment en Afrique du Sud, en Indonésie, au Rwanda, dans l'ancienne Yougoslavie" ...ou ailleurs ( H. Pouzol)