L'écolière
Bon Dieu !
que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes
règles de grammaire,
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le
temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !
Maurice CARÊME
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Les écoliers Sur la route couleur de sable En capuchon noir et pointu, Le « moyen » le « bon » le « passable » Vont, à galoches que veux-tu Vers leur école intarissable. Ils ont dans leur plumier des gommes Et des hannetons du matin, Dans leurs poches, du pain, des pommes, Des billes, ô précieux butin Gagné sur d'autres petits hommes. Ils ont la ruse et la paresse - Mais 1’innocence et la fraîcheur - Près d'eux les filles ont des tresses Et des yeux bleus couleur de fleur Et de vraies fleurs pour la maîtresse. Puis, les voilà tous à s'asseoir Dans l'école crépie de lune, On les enferme jusqu'au soir Jusqu’à ce qu'il leur pousse plume Pour s'envoler. Après, bonsoir !
Maurice Fombeure |